Maladie de Parkinson : l’importance de l’activité physique adaptée

Base de Connaissances Physiothérapie
La maladie de Parkinson est une pathologie chronique dégénérative du système nerveux central. Elle détruit progressivement un type précis de neurones: les neurones à dopamine. On les trouve dans une zone appelée "substance noire" du cerveau. Il en découle une diminution de la sécrétion de la dopamine.
La maladie de Parkinson touche aussi d’autres réseaux de neurones. Ceci peut expliquer la résistance au traitement et l’apparition de certains symptômes sans rapport avec le déficit en dopamine.
Chez la personne âgée, la maladie de Parkinson devient progressivement invalidante, et est source de handicap. Ce handicap croissant s’explique par le vieillissement global de la population.
La symptomatologie de cette pathologie se compose de signes cliniques spécifiques comme les tremblements. Cependant, les plus fréquents et caractéristiques sont la lenteur des mouvements aussi appelée akinésie et la rigidité musculaire.
A l’heure actuelle, la majorité des traitements visent à l’amélioration des symptômes et au ralentissement de la progression de la maladie. Il n’existe pour l’instant, aucun traitement curatif.

La maladie de parkinson en quelques chiffres

La maladie de Parkinson représente la deuxième cause de handicap moteur chez la personne âgée.
C’est également la deuxième pathologie neurodégénérative mondiale après la maladie d’Alzheimer.
A l’échelle mondiale, on décompte environ 300 000 nouveaux diagnostics de cette pathologie par an.
Le risque de développer cette pathologie augmente avec l’âge. En effet, on estime qu’une personne sur 100 sera atteinte de la maladie de parkinson à 65 ans et 2 sur 100 à 70 ans et plus.
Contrairement à une idée reçue, la maladie de Parkinson n’est pas une maladie qui ne touche que les personnes âgées. En effet, un malade sur deux est diagnostiqué à 58 ans en moyenne, c’est-à-dire encore en âge d’exercer une activité. Parfois, cette maladie est dite d’apparition précoce, c’est -à -dire qui apparaît avant 50 ans. Cette proportion représente 17% des malades.

Qu’est ce que la maladie de Parkinson?

Tout d’abord, un petit peu d’anatomie.
Notre système nerveux est composé de deux entités distinctes qui fonctionnent ensemble.
La première partie est le système nerveux central. Ce dernier est composé de plusieurs structures : l’encéphale (cerveau, cervelet et tronc cérébral) et la moelle épinière. Cette partie du système nerveux est le centre de contrôle du corps humain.
La deuxième partie est le système nerveux périphérique. De même que le précédent, il se compose de différentes sections. On trouve tout d’abord, le système somatique qui permet le contrôle des actions volontaires puis le système neurovégétatif qui contrôle les activités inconscientes. * image encéphale
Dans le cadre de la maladie de parkinson, on observe une dégénérescence progressive de neurones particuliers situés dans le tronc cérébral et plus précisément dans la substance noire. Ce sont les neurones producteurs de dopamine.
La dopamine est un neurotransmetteur, c’est-à-dire un messager qui permet la communication entre deux neurones. * schéma synaptique Elle permets le fonctionnement des mouvements involontaires, volontaires et automatiques tels que la marche, le dessin, les gestes courants… La disparition progressive de ce neurotransmetteur n’est pas la seule manifestation de la pathologie. En effet, d’autres neurotransmetteurs subissent le même sort. Ceci a pour conséquence l’apparition de symptômes non moteurs mais aussi d’une résistance aux traitements médicamenteux.
Les premiers symptômes de la pathologie sont en général isolés à un seul côté du corps. Plus tard, ils deviennent bilatéraux mais restent prédominants sur un côté.
La maladie se caractérise essentiellement par trois symptômes:
les tremblements de repos: il est présent chez 70% des gens atteints du syndrôme parkinsonnien. Il est souvent localisé au niveau des bras et des mains. Dès que la personne se met en mouvement, il disparaît. Au début de la pathologie, il est intermittent.
l’akinésie: c’est la lenteur des mouvements et plus particulièrement dans l’initiation d’un mouvement ou les actions de coordination.
la rigidité articulaire et musculaire: les muscles du patient sont hypertendus. Ceci engendre des douleurs et des difficultés à se mouvoir.
Ils ne sont pas forcément toujours présents en même temps ni à la même intensité suivant les phases de la pathologie.
Même si ces trois symptômes sont les plus fréquents, on rencontre également d’autres soucis tels que la diminution des capacités intellectuelles et de mémoire, la dépression, des troubles du sommeil et de la digestion.
Le diagnostic de la pathologie repose avant tout sur les symptômes cliniques. Le médecin pourra prescrire des examens sanguins spécifiques, une scintigraphie cérébrale par DAT Scan ou encore une IRM.
Une fois le diagnostic de maladie de Parkinson posé, un traitement peut être proposé au patient. Il faut souvent plusieurs adaptations du traitement pour trouver l’efficacité la plus probante. Une fois le traitement stabilisé, le patient entre en phase de lune de miel. Cette phase peut durer de 3 à 10 ans suivant les cas. On observe alors une amélioration fonctionnelle importante.
Au terme de cette période, les symptômes initiaux apparaissent et répondent de moins en moins bien aux traitements. On est face à une symptomatologie en ON (le patient se porte bien)-OFF (le patient présente beaucoup de difficultés).
Côté traitements, plusieurs possibilités sont actuellement disponibles.
Comme nous l’avons vu précédemment, le syndrome parkinsonnien est secondaire à un déficit en dopamine. Malheureusement, la dopamine, si elle était délivrée directement au patient sous sa forme classique, serait éliminée directement par le corps humain. Les médecins prescrivent alors de la L-Dopamine. Cette dernière n’est pas dégradée par le corps et peut donc être utilisée par ce dernier en se transformant en dopamine au niveau cérébral.
D’autres médicaments ont également démontré une certaine efficacité. Ce sont les agonistes dopaminergiques. Ils se fixent sur les récepteurs à la dopamine et produisent les mêmes effets que cette dernière. Certains médicaments agissent directement sur les enzymes qui dégradent la dopamine ou encore augmentent les effets de la L-Dopa.
Si la médication ne donne pas d’effets positifs, il peut être proposé aux patients une prise en charge chirurgicale. Cette technique est appelée stimulation cérébrale profonde. Le chirurgien va implanter des électrodes dans certaines zones du cerveau responsables du mouvement afin de les stimuler à intervalle spécifique et limiter les symptômes de la maladie.

Quelles sont les causes de la maladie de parkinson?

A l’heure actuelle, il n’existe pas de causes précises à la maladie de parkinson. Les scientifiques s’accordent sur le fait que cette pathologie serait d’origine multi-factorielle. Il existerait des facteurs favorisants environnementaux mais aussi génétiques qui augmenteraient la probabilité de développer un parkinson.
On estime que les facteurs environnementaux seraient prédominants sauf lorsque la pathologie se déclencherait avant 50 ans. On peut citer parmi les facteurs environnementaux quelques exemples comme:
une exposition précoce ou prolongée à des polluants chimiques ou à des pesticides
La MPTP, une drogue contaminant parfois l’héroïne, peut causer de manière soudaine une forme grave et irréversible de Parkinson.
l’intoxication au monoxyde de carbone ou au manganèse.
Deux autres substances sont aussi étudiées dans le cadre de la maladie de parkinson. Il s’agit des corps de Lewy (rôle toxique dans la pathologie)et de la présence d’alpha-synucléine dans les corps de Lewy (néfastes lorsqu’ils sont présents sous forme agrégée). Ces substances sont intrinsèques au corps humain.
D’un point de vue génétique, une personne ayant un parent atteint de la pathologie serait plus à risque de développer la maladie. Ceci serait essentiellement vrai pour les personnes ayant un parent qui aurait déclaré la pathologie jeune.
Le syndrôme parkinsonnien serait plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. Cette différence n’est pas expliquée.

Que peut vous procurer la physiothérapie à domicile?

La physiothérapie à domicile est particulièrement bénéfique pour les personnes dans l’incapacité physique ou psychologique de se déplacer en cabinet.
La prise en charge à domicile est semblable à une prise en charge en structure médicale. La première séance sera axée sur un bilan clinique initial afin de retracer l’historique de la pathologie et mettre en place un plan de traitement personnalisé avec des objectifs à atteindre.
Les seniors se verront ainsi attribuer un programme d’activités physiques adaptées et de revalidations accessible et faisable au quotidien.
Une attention particulière et personnalisée sera portée sur l’apport de techniques de facilitation des activités de la vie quotidienne et l’hygiène de vie de l’individu.

Que peut vous procurer la physiothérapie à domicile dans le cadre de votre pathologie?

Dans le cadre de la pathologie de parkinson, nous allons diviser l’impact de la physiothérapie en deux périodes:
la phase initiale de la pathologie (celle qui suit le diagnostic)
la phase où la maladie est installée

Durant la phase initiale, les symptômes sont encore très peu invalidants et le patient vit de manière ordinaire. Durant cette période, la physiothérapie aura essentiellement un rôle de prévention et d’éducation thérapeutique.
En effet, on peut se contenter de ne suivre le patient qu’une fois par semaine afin de lui inculquer une bonne hygiène de vie (activités physiques recommandées, importance du repos, rassurer le patient..). Cette approche est nécessaire pour limiter la vitesse d’évolution de la pathologie.

Durant la deuxième phase, la pathologie évolue et les symptômes invalidants commencent à faire leur apparition. Le patient peut souffrir de pertes d’équilibre, de dyskinésies, de freezing (piétinement entraînant la chute), de fluctuations de l’efficacité du traitement médicamenteux durant la journée.
Plus tard, le patient pourra souffrir de raideurs articulaires et d’une fonte musculaire importante. Le physiothérapeute propose des exercices servant à diminuer les impacts de la maladie sur la force, l’endurance, la souplesse et l’équilibre.
Il corrige également les grandes fonctions de la marche tant en termes de qualité que de quantité.

Dans le cadre de la maladie de parkinson, la physiothérapie à domicile permet une prise en charge par un physiothérapeute dans un délai extrêmement court. Ceci permet une gestion efficace de vos symptômes douloureux et physiques. On permet ainsi de freiner l’évolution de la pathologie dans le temps.
Chez les seniors, la physiothérapie à domicile aboutit à la mise en place d’un programme de rééducation visant à éviter le déconditionnement global. Ce dernier est dû à la diminution voir à l’absence d’activité physique par incapacité.
Dans le cadre de cette pathologie, l’essentiel est d’obtenir un équilibre parfait entre le repos et l’activité physique. En effet, le manque d’activité va aboutir à une sédentarité et le surplus d’activité va engendrer de la fatigue. Dans les deux cas, le résultat sera le déconditionnement physique et la perte des capacités musculaires et articulaires. Dans ce cas, on augmente le risque de chute de manière significative et donc la mortalité.
La physiothérapie à domicile permet également un soutien psychologique pour le patient mais aussi pour les proches aidants. L’équilibre psychologique est un aspect extrêmement puissant de la rééducation.

Conclusion

La maladie de Parkinson est une maladie neuro-dégénérative diagnostiquée en général vers l’âge de 60 ans. Chaque année, 25 000 nouveaux cas sont diagnostiqués à l’échelle de la France. Cette pathologie est un réel enjeu de santé publique.
La physiopathologie de cette maladie est définie par la destruction d’une population spécifique de neurones : les neurones à dopamine de la substance noire du cerveau. Ces derniers sont impliqués dans le contrôle et l’initiation des mouvements.
De fait, la maladie de parkinson engendre des troubles moteurs : tremblements, rigidité, akinésie (qui est une lenteur d’exécution des mouvements) puis dans les phases plus avancées et installées des dyskinésies (qui sont des mouvements anormaux involontaires) liés aux effets secondaires du traitement et pour finir des troubles axiaux (chutes, perte d’équilibre…). On retrouve également d’autres manifestations d’ordre cognitif (mémoire, capacité à s’adapter aux changements, etc.) et végétatifs (œdèmes, troubles urinaires, etc.). La maladie engendre également des désordres psychologiques de par la diminution de la sécrétion de dopamine et le traitement médicamenteux.
A l’heure actuelle, il est impossible de stopper l’évolution de la maladie, malgré les traitements médicamenteux existant et la prise en charge de physiothérapie.
Une médication adaptée et un suivi médical méticuleux permet de limiter la vitesse d’évolution de la pathologie.
La physiothérapie joue un rôle majeur pour permettre au malade de conserver aussi longtemps que possible sa qualité de vie, son autonomie et ses capacités physiques. La HAS reconnaît l’importance et l’impact d’une activité physique adaptée dans la prise en charge de la maladie de parkinson.

De nombreuses recherches sont actuellement effectuées afin d’améliorer la prise en charge médicamenteuse du patient parkinsonien et permettre un jour d’avoir la possibilité de stopper l’évolution de la maladie.

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